Pour ma vie, vous la connaissez aussi. On la passe avec cinq ou six amies dont la société plaît, et à mille devoirs à quoi l’on est obligé, et ce n’est pas une petite affaire. Mais ce qui me fâche, c’est qu’en ne faisant rien les jours se passent, et notre pauvre vie est composée de ces jours, et l’on vieillit, et l’on meurt. Je trouve cela bien mauvais. Je trouve la vie trop courte. À peine avons-nous passé la jeunesse, que nous nous trouvons dans la vieillesse. Je voudrois qu’on eût cent ans d’assurés, et le reste dans l’incertitude. Madame de Sévigné « Lettre à Bussy-Rabutin » du 6 août 1675 (Pléiade, tome 2, lettre 409, p.32-33)