Je me suis souvent demandé si toute la littérature n’était pas d’abord une question de temps de verbe. Voir l’imparfait chez Flaubert, voir le danger d’un récit tout entier au présent. J’ai toujours pensé qu’il y avait dans le futur antérieur une puissante charge métaphysique. Jouer avec les temps de verbe, c’est faire ses gammes d’écrivain. Je crois que j’ai passé des heures à hésiter, dans une phrase, entre le présent, l’imparfait et le passé simple. Jean d’Ormesson / François Sureau « Garçon de quoi écrire » (Gallimard, p.18)