đ«đ· Le roman commence dans une gare de chemin de fer, une locomotive tonne, un postillon de piston couvre l’ouverture du chapitre, un nuage de fumĂ©e cache une partie du premier alinĂ©a. Dans l’odeur de gare passe une bouffĂ©e d’odeur de buffet de gare. Il y a quelqu’un qui regarde Ă travers les vitres embuĂ©es, il ouvre la porte vitrĂ©e du bar, tout est brumeux, mĂȘme Ă l’intĂ©rieur, comme vu Ă travers les yeux d’un myope, ou Ă travers des yeux irritĂ©s par des escarbilles. Ce sont les pages du livre qui sont embuĂ©es, comme les vitres d’un vieux train; c’est sur les phrases que se pose le nuage de fumĂ©e. Il pleut ce soir-lĂ , l’homme entre dans le bar; dĂ©boutonne son pardessus humide, un nuage de vapeur l’enveloppe; un coup de sifflet s’en va au long des quais luisants de pluie Ă perte de vue. Italo Calvino « Si par une nuit d’hiver un voyageur » (Folio, p. 19)
đźđč Il romanzo comincia in una stazione ferroviaria, sbuffa una locomotiva, uno sfiatare di stantuffo copre lâapertura del capitolo, una nuvola di fumo nasconde parte del primo capoverso. Nellâodore di stazione passa una ventata dâodore di buffet della stazione. CâĂš qualcuno che sta guardando attraverso i vetri appannati, apre la porta a vetri del bar, tutto Ăš nebbioso, anche dentro, come visto da occhi di miope, oppure occhi irritati da granelli di carbone. Sono le pagine del libro a essere appannate come i vetri dâun vecchio treno, Ăš sulle frasi che si posa la nuvola di fumo. Ă una sera piovosa; lâuomo entra nel bar; si sbottona il soprabito umido; una nuvola di vapore lâavvolge; un fischio parte lungo i binari a perdita dâocchio lucidi di pioggia. Italo Calvino « Se una notte d’inverno un viaggiatore » (1979)
(Photo: Het Ivoren Aapje, Place du Béguinage, 4, 1000 Bruxelles)