– En quoi les livres te consolent-ils de ne pas naviguer? En quoi remplacent-ils pour toi les bateaux?
– Lire ressemble à regarder l’horizon. D’abord on ne voit qu’une ligne noire. Puis on imagine des mondes.
– Je veux bien. Mais pourquoi ta manie d’écrire dans les marges de tous les livres que tu lis?
– Pour bien lire, j’ai besoin d’écrire. L’écriture est le guide, le garde-fou des pensées déclenchées par la lecture. Sans guide, sans garde-fou, les pensées, je les connais, elles s’en vont n’importe où et ne reviennent jamais.
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Écrire est une navigation sur la terre ferme, la page blanche est une voile qu’on hisse; les mots, un sillage qui s’efface. Erik Orsenna « L’entreprise des Indes »
(Photo: Librebook, Chaussée de Wavre, 128, 1050Bruxelles)