Quatrième de couverture
« C’est un fait divers comme la France en compte des centaines chaque année. Quand, au hasard d’une conversation, j’évoque « mon cousin condamné pour le meurtre de sa femme », je m’étonne de la surprise des gens.
Les crimes et délits saturent les journaux et nourrissent nos imaginaires. Ils doivent bien trouver leur réalité quelque part. Elle est la mienne et celle de ma famille depuis ce soir de juillet 2004.
Pierre a tué un dimanche matin avant de cacher le cadavre de sa victime. Par les multiples atteintes por-tées au corps de sa femme, mère de ses deux enfants, il a contraint le monde à parler d’elle au passé. Trois jours plus tard, le temps d’une mise en scène grossière révélée par l’enquête, l’affaire envahissait nos vies.
La famille est un organisme vivant. Qu’un seul élément l’intoxique et le corps entier entre en lutte. » J.R.
L’auteur
Scénariste et romancière, Johanne Rigoulot est notamment l’auteur de « Et à la fin tout le monde meurt » (Prix Marie-Claire du premier roman) et de « Bâti pour durer »
Mon avis
Elle a connu l’homme. Le monde rencontre le meurtrier. Son cousin, Pierre, a commis l’inconcevable, l’impensable, l’inimaginable. Il a tué sa femme un dimanche matin…
Un récit courageux qui raconte un tsunami familial.
Comment réagir quand quelqu’un qu’on a côtoyé et aimé, devient un criminel? La famille du coupable s’effondre et est anéantie, entre incompréhension, désarroi, mais quel est le poids de sa douleur face à celle de la famille de la victime? Et puis il y a les parloirs, les lettres qu’on échange et les procès. Et essayer de mettre des mots sur le papier comme pour traquer l’oxygène.
C’est très très bien écrit.
Extraits
▪️Face à l’inconcevable, c’est un réflexe de survie: on traque la clé du basculement comme on chercherait l’oxygène.
▪️La famille est un organisme vivant. S’un seul élément l’intoxique et le corps entier entre en lutte.
▪️Il est des souffrances profondes impossible à assumer.
▪️La vie raconte des histoires et nous sommes libres de les écouter ou non.
▪️J’ignore dans mon chagrin , où s’arrête mon histoire personnelle et où commence la nôtre, universelle, mais, comme beaucoup, j’ai perdu la foi.
▪️Ces lignes. Par elles, je traque l’oxygène.
▪️J’ai connu l’homme. Eux rencontrent un meurtrier. La justice, elle tranche par les faits.
▪️L’amour fait et défait. Il vient étayer les fondements identitaires, les modifie à sa guise. C’est une métamorphose.
▪️dans ce monde étrange, le sentiments amoureux construit des châteaux de sable livrés au hasard de la marée.
▪️L’individu est un puzzle, entre corps et tête, plaisir et douleur ou bonheur et souffrance, rendu difforme par le désespoir amoureux. L’évolution humaine s’est nourrie de la capacité à concilier la chair et l’esprit.
▪️Je crois à l’écriture avant toute chose. Je crois que ceux qu’on a aimés ne meurent pas tant que l’on témoigne d’eux. Je crois aux prémices de l’apaisement dans la justesse des mots.
Note: 5/5
Éditions des Équateurs, 2019, 224p.
En effet, les citations et cette présentation donne vraiment envie. Intéressant aussi de rendre compte du côté familial du meurtrier ! Je note ! Merci